Retour sur les leçons d’honneur des professeurs Pierre Frey et Martin Schuler à l’EPFL

En communication académique, il existe des moments rares où la transmission, la reconnaissance et la narration convergent dans un même espace symbolique. Le 11 novembre 2015, la Faculté ENAC de l’EPFL a orchestré l’un de ces instants avec finesse : les leçons d’honneur des professeurs Pierre Frey et Martin Schuler.

Ce type d’événement, qui peut sembler anodin vu de l’extérieur, constitue en réalité un puissant levier de valorisation institutionnelle : il célèbre l’humain derrière le savoir, la pensée derrière la méthode, et surtout, le rôle fondamental des enseignants dans la construction d’une culture scientifique partagée.

Pierre Frey : l’archiviste du sensible

Présenté par la professeure Marilyne Andersen (doyenne ENAC) et salué par son collègue Bruno Marchand, Pierre Frey a livré une leçon d’honneur à la hauteur de son parcours : « Nul ne peut être témoin en sa propre cause ». En filigrane, se dessine une philosophie de l’architecture qui ne sépare jamais la mémoire des formes de celle des idées.

Pendant un quart de siècle, Pierre Frey a œuvré comme gardien de la pensée architecturale, enseignant à ses étudiants à lire les traces du passé autant qu’à en dessiner de nouvelles. Pour la communication de marque d’une école d’architecture, ce type de figure est central : il incarne la rigueur intellectuelle autant que l’imaginaire.

Martin Schuler : penser les spatialités pour mieux lire la Suisse

À sa suite, le professeur Martin Schuler a lui aussi été introduit par la doyenne Andersen, puis salué par le professeur Vincent Kaufmann. Sa leçon d’honneur, « Les spatialités de la Suisse – permanences et ruptures », a exploré la manière dont les territoires helvétiques évoluent, résistent ou cèdent aux logiques de transformation.

C’est toute une géographie humaine et politique qui prend forme sous ses mots, avec cette capacité rare à croiser science du territoire et sensibilité citoyenne. Dans une stratégie de communication universitaire, ce discours donne corps à la mission sociétale de l’EPFL : former des acteurs capables d’habiter le monde avec responsabilité.

Un double hommage, une stratégie narrative

D’un point de vue marketing, ces leçons d’honneur constituent bien plus qu’un simple rituel de départ. Elles offrent à l’institution :

• Un moment éditorial fort, à décliner en vidéos, extraits, articles, témoignages ;
• Un matériau narratif pour renforcer la mémoire collective de la faculté ;
• Et un vecteur de fierté pour les communautés internes (étudiants, alumni, chercheurs).

Ce sont des actifs immatériels précieux, porteurs de valeurs, d’émotion et de crédibilité.

L’excellence académique se raconte aussi par ceux qui la quittent

Les leçons d’honneur des professeurs Frey et Schuler rappellent une vérité essentielle : ce sont les personnes qui forgent l’âme des institutions. En les célébrant avec exigence et sensibilité, l’EPFL ne tourne pas simplement une page ; elle affirme ce qu’elle est, ce qu’elle transmet, et ce qu’elle souhaite incarner demain.