IA générative : un formidable levier… à condition de garder la main
L’IA générative s’est imposée en quelques mois comme un outil du quotidien pour les métiers de la communication et du marketing : rédaction, synthèse, idéation, comparaison de documents, adaptation de contenus multilingues. Le gain de temps est réel. Mais le cours que je viens de suivre l’a rappelé avec force : le vrai sujet n’est pas la vitesse, c’est la maîtrise.
L’illusion la plus dangereuse : une erreur qui paraît vraie
Les modèles progressent, mais ils ne deviennent pas “justes” par magie. Même quand les performances globales s’améliorent, il subsiste un risque structurel : produire une information fausse, mais plausible.
C’est précisément ce qui la rend dangereuse en communication : une erreur bien formulée circule plus vite qu’un doute. l’IA ne remplace pas l’esprit critique. Elle déplace la valeur vers la capacité à vérifier, contextualiser et sourcer.
Le vrai gain : travailler avec des sources, pas “dans le vide”
Là où l’IA devient réellement intéressante pour nos métiers, c’est lorsqu’on la sort du mode “page blanche” pour l’ancrer dans des documents, cadres et règles.
Deux leviers sont particulièrement efficaces :
1.Les instructions personnalisées
Elles permettent d’indiquer dès le départ le cadre attendu :
- type de réponses,
- niveau d’expertise,
- exigences de sources,
- contraintes de ton ou de structure.
2.Les projets (Projects)
Les projets permettent de regrouper fichiers de référence, consignes et discussions dans un même espace. En communication, c’est un changement majeur : on peut demander une réponse strictement basée sur une directive, un brief, des conditions générales ou un corpus éditorial existant. En clair : moins d’invention, plus de cohérence, et un vrai gain sur les tâches standardisées.
Productivité oui, pilotage obligatoire
Dans le cours, nous avons aussi abordé les outils plus avancés (agents, navigateurs IA, automatisations). Certains promettent de “faire à votre place”. C’est séduisant… et potentiellement risqué.
OpenAI a récemment présenté ChatGPT Atlas, un navigateur IA capable d’exécuter des actions sur le web, tout en intégrant des mécanismes de contrôle et de traçabilité.
Des médias spécialisés soulignent toutefois que ces outils posent de nouveaux enjeux en matière de sécurité et de gouvernance des données.
Pour les communicants et marketeurs, la règle reste simple :
ce qui touche au juridique, aux données personnelles, à la réputation ou à la conformité ne doit jamais être délégué sans garde-fous clairs.
Apprendre, synthétiser, vulgariser : un usage sous-estimé
Un autre terrain où l’IA est particulièrement pertinente : la formation continue et la montée en compétences.
Google, avec NotebookLM, propose par exemple des synthèses audio (“Audio Overview”) générées à partir de sources fournies par l’utilisateur, utiles pour réviser ou vulgariser des contenus complexes.
Pour les professionnels de la communication, c’est un excellent moyen de :
- reformuler un sujet,
- tester des angles pédagogiques,
- adapter un message à différents publics.
En résumé
L’IA n’est ni une baguette magique, ni une menace existentielle pour nos métiers. C’est un amplificateur :
- elle amplifie la rigueur quand le cadre est clair,
- elle amplifie les erreurs quand il ne l’est pas.
Comme le rappelait une citation évoquée en fin de cours (souvent attribuée à Joanna Maciejewska) :
“I want AI to do my laundry so I can do my art.”
À nous de décider quelles tâches relèvent de la “vaisselle”, et lesquelles doivent rester profondément humaines.